Conseil des sages de la ville d'Arles Instance de démocratie participative

Déc/19

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Le Conseil des Sages de la ville d’Arles se penche sur les problématiques de l’eau sur son territoire

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Conseil des Sages de la ville d’Arles se penche sur les problématiques de l’eau sur son territoire

Avec, comme thématique de base, « L’eau dans tous ses états« : l’eau de consommation et la nécessité de l’économiser en l’utilisant rationnellement, l’eau agricole et ses conséquence sur les milieux naturels, les inondations sous 3 formes différentes : celles provoquées par les débordements du Rhône, celles dues au ruissellement pluvial mal contrôlé et enfin, celle, majeure et semble -t-il inéluctable à terme, qui pourrait être provoquée par la submersion marine d’une grande partie de la Camargue. Autour de ces questions essentielles, était aussi posé lors du séminaire du CDS tenu le lundi 9 novembre à l’Enclos Saint-Césaire sous la présidence de Jean-Claude Guigue, celle du rôle, bénéfique ou dangereux, de l’homme dont on sait qu ‘il a façonné cette zone humide exceptionnelle, depuis la plus haute Antiquité.

Différents intervenants de qualité ont été appeler à intervenir au titres de leurs compétences et és qualité pour éclairer un public nombreux qui comprenait non seulement les conseillers mais aussi leurs partenaires, en particulier des responsables de CIQ et CIV et des partenaires qualifiés comme, par exemple, Roland Roux, le président du CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement).

Après l’ouverture du Séminaire par le maire Hervé Schiavetti, David Grzyb, vice-président de la communauté d’agglomération ACCM et élu municipal, et Nicolas Koukas, adjoint au Maire et Conseiller Départemental, venait le tour des experts qui, chacun, intervenait dans son domaine.

Tout d’abord, Bernard Picon, chercheur au CNRS rappelait l’histoire de la gestion de l’eau en particulier depuis l’époque Napoléon III et les inondations de 1856 et, le premier, évoquait le débat toujours actuel : « La Camargue doit-elle s’adapter aux humains ou le contraire? Sel, pas sel ? Industrie salinière ou agriculture qui joue l’équilibre entre eau saumâtre eau douce ? Digues ou laisser faire la nature ? » Ces questions sous tendront toutes les interventions. Alain Montagnier, directeur adjoint des services techniques de l’ACCM expliquait le rôle de celle ci dans la gestion de l’eau dont elle a la compétence et présentait les différents outils mis en place pour la prévention des risques d’inondations par le Rhône et les eaux pluviales et pour protéger le territoire et sa population lorsqu’elles se produisent. Jean-Luc Masson, président du SYMADREM* informait le public sur les travaux d’endiguement en cours qui devraient protéger les habitants du Trébon d’une crue exceptionnelle. Des travaux qui seront terminés en 2020. Par ailleurs il a développé les conséquences du dispositif Gémapi*, une nouvelle mission instaurée par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique. Elle a créé une compétence obligatoire relative à la gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations et l’a attribuée aux Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Cette compétence est effective depuis le 1er janvier 2018. Elle comprend tous les aménagements visant à préserver, réguler ou restaurer les caractères hydrologiques ou géomorphiques des cours d’eau. Il a parallèlement évoqué le rôle du Symadrem dans le cadre du Plan Rhône*.

Venait en suite Frédéric Pons, expert hydraulique auprès du CEREMA* (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) à Aix en Provence, établissement public tourné vers l’appui aux politiques publiques, placé sous la double tutelle du ministère de la transition écologique et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Il présentait les travaux de son organisme en particulier dans le domaine de la transition énergétique et climat et de la prévention des risques. Il signalait aussi une proposition destinée à tous les usagers des plages : participer, via une application numérique, à la préservation du littoral et à la surveillance de son évolution(rivages@cerema.fr). C’est aujourd’hui à la portée de tous les citoyens.

Jean-Claude Ignace évoquait à sont tour le rôle des ASA (association syndicale des arrosants) qui réunissent les agriculteurs d’un territoire tandis qu’Alain Dervieux décryptait la « Camargue Insulaire ».

François Fouchier, délégué Régional du Conservatoire du Littoral définissait le rôle de cette structure qui vise à protéger, à mettre en valeur et à restaurer les milieux naturels en particulier en essayant de retarder par des techniques les plus naturelles possibles le patrimoine territorial.

Il appartenait à Roland Roux de clôturer ce séminaire au titre des compétences et connaissances du CPIE qu’il préside et dont il est  l’un des acteurs  essentiels depuis plusieurs années : « Il faut trouver comment écrire une autre histoire en s’appuyant sur les divers outils mis en place et en travaillant AVEC la Nature. La question de la culture de l’eau et celle du faire ensemble sont des clés pour répondre aux défis qui vont se poser… « 

*Dès 2007, le Plan Rhône, qui couvre le cours du fleuve depuis sa sortie de la Suisse au lac Léman jusqu’à son embouchure a mis en place des méthodes et outils pour mieux connaître les enjeux en zone inondable, réduire la vulnérabilité des bâtiments publics, des réseaux ou encore des exploitations agricoles. Afin de mettre les collectivités au cœur des actions relatives à la réduction de la vulnérabilité, une démarche territoriale est également en cours d’émergence. Sur le territoire communautaire les communes riveraines du Rhône sont engagées dans le programme de sécurisation porté par le SYMADREM. L’ensemble des travaux seront achevés en 2020 et permettront ainsi d’optimiser la sécurité des personnes et des biens face au risque d’inondation par le Rhône et ainsi de retrouver des capacités de développements dans des secteurs soumis à un aléa fort. Ses différents axes de travail sont : Améliorer la sécurité des personnes, limiter les dégâts pendant la crue, faciliter le retour à la normale. Elle a pour objectif d’initier un plan d’actions local qui hiérarchise les opérations à mener sur l’ensemble des composantes d’un territoire (habitat, entreprises, réseaux, agriculture, bâtiments publics, administrations vitales, déchets, etc.). Elle a été baptisée ReVITeR, pour « Réduction de la Vulnérabilité aux Inondations des Territoires Rhodaniens ». Le  contrat de Plan Rhône actuel couvre la période 2015-2020 et bénéficie également du soutien de l’Union Européenne.

Marlène Bosc

Photos M.Bc.

Conservatoire du Littoral : Le Conservatoire du littoral, également appelé Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, est un établissement public administratif national français créé en 1975. Établissement membre de l’Union internationale pour la conservation de la nature, il n’a pas d’équivalent dans d’autres pays.

*Le 20 novembre 2018, c’est un nouveau prix : le Prix GEMAPI-Gestion des risques  a été décerné au Syndicat Mixte Interrégional d’Aménagement des Digues du Delta du Rhône et de la Mer dans le cadre des Trophées de l’Ingénierie Territoriale organisées lors du Salon des Maires et des Collectivités Locales par la « Gazette des Communes et Technicités ». Ce Prix GEMAPI du nom de cette nouvelle compétence, GEstion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Inondations, attribuée depuis le 1er janvier 2018 aux Etablissements Publics de Coopération Intercommunale à Fiscalité Propre (EPCI-FP), avec possibilité de transfert aux gestionnaires de digues et de milieux aquatiques comme le SYMADREM, a été décernée pour les études de dangers des systèmes d’endiguements fluviaux et plus particulièrement pour le caractère innovant et reproductible de la méthode probabiliste mise en œuvre par le SYMADREM avec l’appui technique du Centre d’Ingénierie Hydraulique d’EDF pour ces études. Cette méthode a fait l’objet de plusieurs publications internationales au sein de la Commission Internationale des Grands Barrages pour laquelle le SYMADREM intervient régulièrement depuis 2014. En outre, elle a fait l’objet de présentations nationales lors de séminaires organisés par le Ministère de la Transition Ecologique. Cette distinction vient récompenser plusieurs années d’implication du SYMADREM dans l’analyse du risque inondation, cœur de l’activité du Symadrem.

 

 

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